mercredi 27 mai 2009

Buée vers où, asteur?

Ça y est, j'ai touché l'Ouest. Pas le point le plus à l'Ouest du plus meilleur pays au monde, mais la côte Ouest. Les îles de la Reine Charlotte, le territoire le plus à l'Ouest du Canada, c'est pour plus tard. Depuis quelques jours jours déjà, je trempe mes pieds dans les vagues froides des plages de l'Océan Pacifique, le plus grand des océans. Tofino la pluvieuse a mis ses nuages en veilleuse pour mes première journées, ce qui tient un peu de la chance et un peu du calcul. Il pleut tout l'hiver ici, mais, le soleil du printemps se pointe de plus en plus souvent au grand bonheur des locaux. Avant de vous en dire plus sur cette petite ville réputée pour ses surfeurs et ses stoners, laissez-moi vous raconter comment je me suis retrouvé ici.
Après notre traversée Montréal-Jasper, faite en quatre jours, avec une jolie moyenne de 1000km par jour, j'ai passé la fin de semaine à Jasper pour respirer autre chose que l'odeur de mon char. L'été n'y était pas encore arrivé et le printemps s'y pointait à peine quelques heures jours, mais, les touristes, eux, n'attendent pas et peuplaient déjà les rues de la petite localité. J'ai donc décidé de quitter au plus tôt les rocheuses pour trouver l'été ou la paix, ou les deux.
De toutes les options qui s'offraient à moi, j'ai choisi d'aller rejoindre une Française rencontrée à l'auberge de jeunesse quelques semaines plus tôt. Nos dates de voyage coïncidaient et je voyais en cette jolie personne une sympathique comparse de voyage. Nous nous retrouvâmes donc en Colombie Britanique, à une heure de Jasper, d'où nous descendîmes plein sud, direction: Squilax.
Cette dernière est située à l'entrée Nord de la grande vallée de l'Okanagan (comme dans la chanson:"Okanagan, terre de nos ailleux...") près de la ville de Kamloops, (qui nous a donnée Mark Recchi tout de même). Pourquoi Squilax? Parce que mes amis belges, collègues à l'auberge de Jasper, s'y sont arrêtés pour quelques semaines. Je voulais donc passer un peu de temps avec eux, avant que nos voyages nous séparent pour de bon. Le printemps était bien installé à Squilax, où les nuits au bord du feu étaient encore fraîches, ce qui nous a permis de les passer sans la présence des moustiques. Ce n'était pas encore l'été mais on était vachement plus proches.
Après un court séjour auprès du lac Shuswap, mon acolyte française et moi partîmes pour le festival Sasquatch qui a lieu chaque année dans l'amphitéâtre The Gorge, un formidable endroit pour faire des shows en plein-air. Le climat semi désertique de cette région des états unis nous a remis le nez dans l'été. Pour un gars qui quelques jours plus tôt, déneigeait son auto en grommelant, j'ai été servi. Trente quelques degrés, pas un nuage dans le ciel, pas un arbre en vue. Sti, on a eu chaud. (Oui maman, j'ai mis de la crème)
Le festival accueille plus de ving mille personnes, qui campent dans un gros champs près du festival. Les spectacles ont lieu le samedi, le dimanche et le lundi, mais, plus de la moitié des festivaliers sont arrivés vendredi entre midi et deux heures du matin. Nous étions parmi les premiers, vers 14h, à monter notre tente. Nos voisins les plus expérimentés sont rapidement reconnaissables. Ils viennent en truck et apportent tout ce qui faut et plus (on est tout de même aux states) pour passer un week-end confortable. Nous avions ce qu'il nous fallait mais sans plus. j'aurais bien aimé avoir la tente-cuisine de ma tante Céline.
N'arrivant pas à m'endormir le premier soir, à cause des deuxièmes voisins (à trois mètres de nous) qui gueulaient comme des américains au lieu de juste parler fort comme les autres peuples quand ils boivent, j'ai passé la nuit à errer sur l'immense site de camping. Notez qu'il y a eu une file de voitures jusqu'à deux heures du matin même si ça rentrait au poste (les organisateurs étaient prêts).
Et en me déplaçant sur le site, je passait de la section tranquille (où dormaient ci qui avaient bu toute la journée), la section party (qui se déplaçait d'heure en heure de la tranquille vers la suivante) et la section des nouveaux arrivants qui montaient leur tente dans le noir en buvant leur premières bières. J'ai rencontré des dizaines de personnes au hasard de ma longue promenade. De loin un des moment les plus appréciables de mon voyage. Dix mille personnes qui font la fête sur une surface de 15 terrains de football, il faut le vivre pour le croisre. Je n'avais pas prévu aller à cet événement et je suis content de m'être laissé convaincre même si ça m'a coûté une beurée.
Nous n'avons passé qu'une journée, (le samedi) au festival comme tel. Le prix des billets et notre manque d'intéret pour les groupes qui y jouaient nous a convaincu de partir avant la fin. En plus, tout sur le site est cher; par exemple: une bière coûte 9$ US.
Nous prîmes donc le chemin de la côte Ouest le dimanche matin et il était temps, car je commençais déjà à être tanné de ma camarade de voyage. Elle était pourtant bien sympa, mais moi, après quelques jours avec la même personne, si je n'ai pas un peu de solitude, je me tanne. Bref, nous avons pris le traversier de Anacortes, WA à Sydney, BC lundi matin et je l'ai déposée à Nanaimo. J'ai repris la route seul en direction de Tofino.
Je peux enfin prendre quelques jours de repos. Je dors, je marche sur la plage, je bois une petite bière par-ci par-là, je cuisine et j'écris. Ça fait un mois que j'ai arrêté de travailler et je sens que ce sont mes premières journées de repos. J'ai trouvé un havre de paix et j'en profite bien. Encore quelques jours de ce repos salvateur et je me trouve une activité payante ou qui ne coûte rien.
La plage est venteuse et parfois froide, mais les paysages sont somptueux. C'est de toute beauté voir ça.