J'aimerais parfois m'arrêter
Trouver un endroit où rester*
Et je ne fais que passer *
Rassis dans ma voiture, j'ai repris la route de l'Est. Le voyage de retour devait s'étaller sur une semaine mais, n'aura finalement pris que quatre jours. Premier arrêt: Nanaimo, qui fait face à Vancouver. La ville des traversiers. Cute, tranquille, elle m'a semblé assez riche aussi. Arrivé après l'heure du souper, je suis allé prendre une bière et manger au seul restaurant encore ouvert dans les environs de l'auberge de jeunesse. Une belle place: bar à sushi, bière en fut, jolies serveuses, sympathiques sushi chefs. J'ai passé un BELLE soirée.
Parfois j'ai envie de stopper
Soit que je rencontre un ami
Ou que je me sente endormi
Je stationne un peu par ici*
Le lendemain, j'ai mis le cap sur Vancouver. Ces temps-ci, je ne suis pas trop attiré par les villes alors une journée m'a suffi. Serais-je devenu un gars de la campagne qui n'aime pas conduire en ville, qui peste contre le prix du stationnement, qui craint les quêteux? Oui et non. On m'avait dit ne pose pas trop d'questions d'éviter East Hastings: “Le Downtown Eastside, le gros, c'est un des quartiers les plus trash d'Amérique. Va pas là!” J'avais bien l'intention de l'éviter, mais j'ai raté ma sortie d'autoroute et je suis entré à Vancouver par East Hastings. Acte manqué. J'ai rapidement traversé le secteur en auto mais, y suis repassé quelques heures plus tard, à pied cette fois-là, pour aller manger une soupe Tonquinoise avec un louleau impélial dans le quartier chinois, voisin de East Hastings. Et donc, il est trash comment ce coin? Autant que peut l'être Montréal par endroit: très sale, mal fréquenté, super pauvre, trop fucké, trisse en chriss. Le problème majeur, c'est ce qu'on m'a dit, c'est l'itinérance. Le climat tempéré dont profite la région permet aux clodos de dormir dehors à l'année. La ville attire donc les sans-abris canadiens. Il y a quelques années, j'avais vu le centre ville de Los Angeles de nuit. En voyant du monde dormir dans tous les recoins possibles, j'avais fait le même constat: les hobos préfèrent les pays chauds.
Sinon, je suis allé au musée, qui présentait une exposition sur les grand maîtres Hollandais du 17e siècle (on parle de peinture ici). C'était pas pire. Pas plus que ça? Non, pas plus que ça. Par deux fois j'ai parcouru l'Europe pour me gaver de telles œuvres et je crois que la composition triangulaire ne me fait plus autant sublimer.
En faisant le tour des autres expositions j'ai fait la découverte du photographe Andreas Gursky, dont l'institution muséale exposait quelques grand-formats, ma fois, fort impressionnants. J'ai entendu les matantes gentilles dames, qui informaient les visiteurs sur cette exposition, dire que les photographies n'étaient pas modifiées par ordinateur. J'avais d'énormes doutes en voyant cette photo et j'avais raison. Si une telle organisation de vitraux géants avait existé, j'aurais acheté un billet d'avion pour aller la voir cette semaine et j'aurais ensuite poursuivi mes anciens professeurs d'université pour nous avoir caché l'existence d'un tel endroit. La morale de cette histoire: les musées sont sous-financés et les bénévoles, quoique pleins de bonnes intentions, ne peuvent pas toujours vous renseigner adéquatement.
On était tout de même samedi et il faisait vraiment très beau. J'ai donc terminé ma journée en allant boire un bière sur la plage Jericho, loin du centre ville, pour regarder les dériveurs, les véliplanchistes, le bateau de croisière, les filles, les pêcheurs au bout du quai et des enfants qui tentaient de remplir leur seau d'eau sans faire mouiller les pieds par les vaguelettes.
Car il faut des fois un accord
Entre la peur et le confort
Entre la voile et le port
Entre la vie et puis la mort *
Dimanche matin, j'ai pris la route de Whistler, comme le feront de milliers de touristes l'hiver prochain afin d'assister à différentes épreuves olympiques. En route, j'ai fait un arrêt à Squamish, une petite ville en bord de mer (en bord de bras de mer mais en bord de mer quand même) où j'ai fait une petite randonnée en montagne pour me dégourdir les jambes. Sti. 2.5km de sentier, c'est facile, sauf quand la dénivelée est de 550 m. Au final, tout c'est très bien passé sauf pour les deux grosses ampoules sur mes talons.
Je visitais, à Whistler, deux potes néo-zélandais rencontrés à Jasper qui y ont élu domicile à pour l'été. Ils se sont trouvé des vélos de descente, des jobs, un appartement pourri hors de prix et ils font de la descente à vélo entre les arbres qui séparent les pistes de ski. Sport d'été numéro un dans cette réputée station de ski.
Whistler? C'est un peu Tremblant en plus gros. C'est un de ces endroits qui donne le goût d'être riche pour faire toutes les activités proposées, acheter tous les cossins le fun, essayer tous les hôtels et manger dans tous les restaurants après avoir passé la journée à visiter la région en hélicoptère. Ça m'a un peu écœuré de réaliser que beaucoup d'employés des différents commerces vont se voir évincer de leur logement pendant les jeux car les proprios veulent les louer à gros prix aux touristes et autres travailleurs étrangers. Ils dormiront dans leur char pendant que passe la parade. Si j'étais journaliste, j'irais faire une enquête pour brasser un peu de m****e. Ce blogue donne une idée de la situation. Cet article explique que la situation n'est pas si dramatique. Certains logements seront disponibles à 300$ la nuit. C'est bon, peut-on assurer qu'ils n'étaient pas occupés par des travailleurs locaux pendant le reste de l'année? Un petit dernier qui parle de l'idée d'installer les travailleurs dans des conteneurs modifiés... Go Canada!
J'aime beaucoup trop le mouvement
Et ne serait-ce qu'un instant
Je n'ose jamais me surprendre
Je n'arrive jamais à me rendre
Et je ne fais jamais que passer
Je ne fais jamais que passer *
J'ai passé un autre BELLE soirée à Whistler, que j'ai quittée tôt le matin en prenant la route de l'Est. Cette route, entre Whistler et Kamloops, est tout simplement superbe. Je me suis arrêté à maintes reprises juste pour admirer le paysage (oui j'ai des photos mais un problème technique m'empêche de vous les montrer maintenant). J'ai hâte de repasser par là. J'ai continué mon chemin jusqu'à Squilax, où j'avais, dix jours plus tôt, stationné ma voiture pour deux nuits. Pas de chance: j'ai appris en arrivant que mes amis belges avaient pris la route, eux aussi, en direction de mon pays, qui n'est pas un pays mais l'hiver. Damn. J'ai re-sauté dans mon Civic pour aller voir un gars que je connais près de Lake Louise. Il gère une des auberges de jeunesse rustiques (pas d'eau courante, pas de téléphone, pas d'extricité). J'y suis arrivé en fin de soirée (après 10h de route). Il n'était pas là. L'auberge était fermée; c'était probablement son jour de congé. Damn. J'ai campé sur le terrain voisin, géré par Parcs Canada. Sti qu'j'ai eu frette. J'aurais du y penser. À 1660 m d'altitude, (la neige au sol n'était pas encore toute fondue) mon sac de couchage d'été, même doublé, n'a pas fait la job. Brrrrrr. En plus, j'ai eu envie de pisser deux fois dans la nuit. Deux fois!
Au matin, sans attendre que le soleil réchauffe ma tente, j'ai roulé le tout et repris la route pour me rendre dans une autre auberge, où travaille un autre ami. Devinez quoi? Quand je suis arrivé, on m'a dit: « Sorry he's on his day off, he's in Jasper.». Daaaaamn!!!! Je n'ai donc pas été très surpris, an arrivant à Athabasca Falls, ma quatrième destination pré-Jasper, d'apprendre que mon autre ami avait, lui aussi, levé les pattes pour quelques jours. Tout ça explique pourquoi je suis arrivé quelques jours plus tôt que prévu à Wapiticity. La morale de cette histoire? Je suis toujours aussi poche pour faire des surprises aux autres.
Me voilà donc revenu dans mon chez moi loin de chez moi. Je vais me trouver une job et un toit, puis profiter de la belle saison. Espérons que je pourrai mettre quelques sous de côté pour l'entre-saisons, car je sais que même si je suis aujourd'hui rassasié (8000 km en 20 jours), dans quelques semaines ou quelques mois, je ne tiendrai plus en place.
Et je ne fais que passer
Je ne fais jamais que passer*
* Leloup, Jean. Voyager de l'album Les Fourmis (1998)
http://lecastel.org/songs/paroles.php?ginID=voyager
3 commentaires:
Ça sent la paix, tout ça...
beau post...
Salut vieux, la matante du musée a peut-être raison, y'a pas seulement avec les ordi qu'on peu traffiquer des fotos, la job des vitreaux aurait pue être faite en chambre noire.
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