jeudi 24 septembre 2009
La fin d'un été
Je quitte Jasper demain matin pour quelques semaines de vacances. Les feuilles sont jaunes, les nuits sont fraîches et, à notre grand bonheur, certains matins, les sommets sont couverts de neige (soupir).
Je prends donc la route de l'Ouest pour Vancouver où je dois passer la fin de semaine avec une amie Suisse. Ça rallonge un peu le voyage, mais je crois que ça vaudra la peine. Quand je suis allé à Vancouver au printemps, je n'y ai passé qu'une journée et je me suis un peu fait chier tout seul. Vivement le tourisme de groupe.
Bref, mardi matin, je prends la route de l'Est: traversée de la Colombie Britannique avec arrêt à Nelson, la capitale nationale des Hippies, pour voir ma bonne amie Nikki, que je n'ai pas vue de l'été. J'ai hâte de les voir: elle et Nelson. Les ski bums et autres déracinés que je rencontre ont tous passé quelque temps dans cette ville. Je vous en reparlerai.
Finalement je ferai un arrêt à Canmore, pour visiter une autre amie qui vient de tout lâcher en Ontario pour s'installer dans l'Ouest. Je suis aussi curieux de voir Canmore, voisine de Banff, mais qui est située à l'extérieur du parc national. Ça veut dire que la réglementation sévère des parcs ne s'y applique pas et donc que les projets immobiliers ne sont pas limités. D'une manière ou d'une autre, ça doit changer le paysage. Je vous dirai à quel point.
Après ça? Vrouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuum. Les prairies mes amis. Si tout se passe comme prévu, mon amie Christine viendra me rejoindre à Banff ou Canmore et on roulera vers le soleil levant. Avec un peu de chance il fera beau et nous profiterons du lever et du coucher du soleil assis dans l'auto.
Les grands lacs suivront, puis le reste de l'Onterrible pour enfin retrouver mon pays.
Plus de détails dans les jours à venir...
vendredi 5 juin 2009
Voyager
J'aimerais parfois m'arrêter
Trouver un endroit où rester*
Et je ne fais que passer *
Rassis dans ma voiture, j'ai repris la route de l'Est. Le voyage de retour devait s'étaller sur une semaine mais, n'aura finalement pris que quatre jours. Premier arrêt: Nanaimo, qui fait face à Vancouver. La ville des traversiers. Cute, tranquille, elle m'a semblé assez riche aussi. Arrivé après l'heure du souper, je suis allé prendre une bière et manger au seul restaurant encore ouvert dans les environs de l'auberge de jeunesse. Une belle place: bar à sushi, bière en fut, jolies serveuses, sympathiques sushi chefs. J'ai passé un BELLE soirée.
Parfois j'ai envie de stopper
Soit que je rencontre un ami
Ou que je me sente endormi
Je stationne un peu par ici*
Le lendemain, j'ai mis le cap sur Vancouver. Ces temps-ci, je ne suis pas trop attiré par les villes alors une journée m'a suffi. Serais-je devenu un gars de la campagne qui n'aime pas conduire en ville, qui peste contre le prix du stationnement, qui craint les quêteux? Oui et non. On m'avait dit ne pose pas trop d'questions d'éviter East Hastings: “Le Downtown Eastside, le gros, c'est un des quartiers les plus trash d'Amérique. Va pas là!” J'avais bien l'intention de l'éviter, mais j'ai raté ma sortie d'autoroute et je suis entré à Vancouver par East Hastings. Acte manqué. J'ai rapidement traversé le secteur en auto mais, y suis repassé quelques heures plus tard, à pied cette fois-là, pour aller manger une soupe Tonquinoise avec un louleau impélial dans le quartier chinois, voisin de East Hastings. Et donc, il est trash comment ce coin? Autant que peut l'être Montréal par endroit: très sale, mal fréquenté, super pauvre, trop fucké, trisse en chriss. Le problème majeur, c'est ce qu'on m'a dit, c'est l'itinérance. Le climat tempéré dont profite la région permet aux clodos de dormir dehors à l'année. La ville attire donc les sans-abris canadiens. Il y a quelques années, j'avais vu le centre ville de Los Angeles de nuit. En voyant du monde dormir dans tous les recoins possibles, j'avais fait le même constat: les hobos préfèrent les pays chauds.
Sinon, je suis allé au musée, qui présentait une exposition sur les grand maîtres Hollandais du 17e siècle (on parle de peinture ici). C'était pas pire. Pas plus que ça? Non, pas plus que ça. Par deux fois j'ai parcouru l'Europe pour me gaver de telles œuvres et je crois que la composition triangulaire ne me fait plus autant sublimer.
En faisant le tour des autres expositions j'ai fait la découverte du photographe Andreas Gursky, dont l'institution muséale exposait quelques grand-formats, ma fois, fort impressionnants. J'ai entendu les matantes gentilles dames, qui informaient les visiteurs sur cette exposition, dire que les photographies n'étaient pas modifiées par ordinateur. J'avais d'énormes doutes en voyant cette photo et j'avais raison. Si une telle organisation de vitraux géants avait existé, j'aurais acheté un billet d'avion pour aller la voir cette semaine et j'aurais ensuite poursuivi mes anciens professeurs d'université pour nous avoir caché l'existence d'un tel endroit. La morale de cette histoire: les musées sont sous-financés et les bénévoles, quoique pleins de bonnes intentions, ne peuvent pas toujours vous renseigner adéquatement.
On était tout de même samedi et il faisait vraiment très beau. J'ai donc terminé ma journée en allant boire un bière sur la plage Jericho, loin du centre ville, pour regarder les dériveurs, les véliplanchistes, le bateau de croisière, les filles, les pêcheurs au bout du quai et des enfants qui tentaient de remplir leur seau d'eau sans faire mouiller les pieds par les vaguelettes.
Car il faut des fois un accord
Entre la peur et le confort
Entre la voile et le port
Entre la vie et puis la mort *
Dimanche matin, j'ai pris la route de Whistler, comme le feront de milliers de touristes l'hiver prochain afin d'assister à différentes épreuves olympiques. En route, j'ai fait un arrêt à Squamish, une petite ville en bord de mer (en bord de bras de mer mais en bord de mer quand même) où j'ai fait une petite randonnée en montagne pour me dégourdir les jambes. Sti. 2.5km de sentier, c'est facile, sauf quand la dénivelée est de 550 m. Au final, tout c'est très bien passé sauf pour les deux grosses ampoules sur mes talons.
Je visitais, à Whistler, deux potes néo-zélandais rencontrés à Jasper qui y ont élu domicile à pour l'été. Ils se sont trouvé des vélos de descente, des jobs, un appartement pourri hors de prix et ils font de la descente à vélo entre les arbres qui séparent les pistes de ski. Sport d'été numéro un dans cette réputée station de ski.
Whistler? C'est un peu Tremblant en plus gros. C'est un de ces endroits qui donne le goût d'être riche pour faire toutes les activités proposées, acheter tous les cossins le fun, essayer tous les hôtels et manger dans tous les restaurants après avoir passé la journée à visiter la région en hélicoptère. Ça m'a un peu écœuré de réaliser que beaucoup d'employés des différents commerces vont se voir évincer de leur logement pendant les jeux car les proprios veulent les louer à gros prix aux touristes et autres travailleurs étrangers. Ils dormiront dans leur char pendant que passe la parade. Si j'étais journaliste, j'irais faire une enquête pour brasser un peu de m****e. Ce blogue donne une idée de la situation. Cet article explique que la situation n'est pas si dramatique. Certains logements seront disponibles à 300$ la nuit. C'est bon, peut-on assurer qu'ils n'étaient pas occupés par des travailleurs locaux pendant le reste de l'année? Un petit dernier qui parle de l'idée d'installer les travailleurs dans des conteneurs modifiés... Go Canada!
J'aime beaucoup trop le mouvement
Et ne serait-ce qu'un instant
Je n'ose jamais me surprendre
Je n'arrive jamais à me rendre
Et je ne fais jamais que passer
Je ne fais jamais que passer *
J'ai passé un autre BELLE soirée à Whistler, que j'ai quittée tôt le matin en prenant la route de l'Est. Cette route, entre Whistler et Kamloops, est tout simplement superbe. Je me suis arrêté à maintes reprises juste pour admirer le paysage (oui j'ai des photos mais un problème technique m'empêche de vous les montrer maintenant). J'ai hâte de repasser par là. J'ai continué mon chemin jusqu'à Squilax, où j'avais, dix jours plus tôt, stationné ma voiture pour deux nuits. Pas de chance: j'ai appris en arrivant que mes amis belges avaient pris la route, eux aussi, en direction de mon pays, qui n'est pas un pays mais l'hiver. Damn. J'ai re-sauté dans mon Civic pour aller voir un gars que je connais près de Lake Louise. Il gère une des auberges de jeunesse rustiques (pas d'eau courante, pas de téléphone, pas d'extricité). J'y suis arrivé en fin de soirée (après 10h de route). Il n'était pas là. L'auberge était fermée; c'était probablement son jour de congé. Damn. J'ai campé sur le terrain voisin, géré par Parcs Canada. Sti qu'j'ai eu frette. J'aurais du y penser. À 1660 m d'altitude, (la neige au sol n'était pas encore toute fondue) mon sac de couchage d'été, même doublé, n'a pas fait la job. Brrrrrr. En plus, j'ai eu envie de pisser deux fois dans la nuit. Deux fois!
Au matin, sans attendre que le soleil réchauffe ma tente, j'ai roulé le tout et repris la route pour me rendre dans une autre auberge, où travaille un autre ami. Devinez quoi? Quand je suis arrivé, on m'a dit: « Sorry he's on his day off, he's in Jasper.». Daaaaamn!!!! Je n'ai donc pas été très surpris, an arrivant à Athabasca Falls, ma quatrième destination pré-Jasper, d'apprendre que mon autre ami avait, lui aussi, levé les pattes pour quelques jours. Tout ça explique pourquoi je suis arrivé quelques jours plus tôt que prévu à Wapiticity. La morale de cette histoire? Je suis toujours aussi poche pour faire des surprises aux autres.
Me voilà donc revenu dans mon chez moi loin de chez moi. Je vais me trouver une job et un toit, puis profiter de la belle saison. Espérons que je pourrai mettre quelques sous de côté pour l'entre-saisons, car je sais que même si je suis aujourd'hui rassasié (8000 km en 20 jours), dans quelques semaines ou quelques mois, je ne tiendrai plus en place.
Et je ne fais que passer
Je ne fais jamais que passer*
* Leloup, Jean. Voyager de l'album Les Fourmis (1998)
http://lecastel.org/songs/paroles.php?ginID=voyager
mercredi 27 mai 2009
Buée vers où, asteur?
Après notre traversée Montréal-Jasper, faite en quatre jours, avec une jolie moyenne de 1000km par jour, j'ai passé la fin de semaine à Jasper pour respirer autre chose que l'odeur de mon char. L'été n'y était pas encore arrivé et le printemps s'y pointait à peine quelques heures jours, mais, les touristes, eux, n'attendent pas et peuplaient déjà les rues de la petite localité. J'ai donc décidé de quitter au plus tôt les rocheuses pour trouver l'été ou la paix, ou les deux.
De toutes les options qui s'offraient à moi, j'ai choisi d'aller rejoindre une Française rencontrée à l'auberge de jeunesse quelques semaines plus tôt. Nos dates de voyage coïncidaient et je voyais en cette jolie personne une sympathique comparse de voyage. Nous nous retrouvâmes donc en Colombie Britanique, à une heure de Jasper, d'où nous descendîmes plein sud, direction: Squilax.
Cette dernière est située à l'entrée Nord de la grande vallée de l'Okanagan (comme dans la chanson:"Okanagan, terre de nos ailleux...") près de la ville de Kamloops, (qui nous a donnée Mark Recchi tout de même). Pourquoi Squilax? Parce que mes amis belges, collègues à l'auberge de Jasper, s'y sont arrêtés pour quelques semaines. Je voulais donc passer un peu de temps avec eux, avant que nos voyages nous séparent pour de bon. Le printemps était bien installé à Squilax, où les nuits au bord du feu étaient encore fraîches, ce qui nous a permis de les passer sans la présence des moustiques. Ce n'était pas encore l'été mais on était vachement plus proches.
Après un court séjour auprès du lac Shuswap, mon acolyte française et moi partîmes pour le festival Sasquatch qui a lieu chaque année dans l'amphitéâtre The Gorge, un formidable endroit pour faire des shows en plein-air. Le climat semi désertique de cette région des états unis nous a remis le nez dans l'été. Pour un gars qui quelques jours plus tôt, déneigeait son auto en grommelant, j'ai été servi. Trente quelques degrés, pas un nuage dans le ciel, pas un arbre en vue. Sti, on a eu chaud. (Oui maman, j'ai mis de la crème)
Le festival accueille plus de ving mille personnes, qui campent dans un gros champs près du festival. Les spectacles ont lieu le samedi, le dimanche et le lundi, mais, plus de la moitié des festivaliers sont arrivés vendredi entre midi et deux heures du matin. Nous étions parmi les premiers, vers 14h, à monter notre tente. Nos voisins les plus expérimentés sont rapidement reconnaissables. Ils viennent en truck et apportent tout ce qui faut et plus (on est tout de même aux states) pour passer un week-end confortable. Nous avions ce qu'il nous fallait mais sans plus. j'aurais bien aimé avoir la tente-cuisine de ma tante Céline.
N'arrivant pas à m'endormir le premier soir, à cause des deuxièmes voisins (à trois mètres de nous) qui gueulaient comme des américains au lieu de juste parler fort comme les autres peuples quand ils boivent, j'ai passé la nuit à errer sur l'immense site de camping. Notez qu'il y a eu une file de voitures jusqu'à deux heures du matin même si ça rentrait au poste (les organisateurs étaient prêts).
Et en me déplaçant sur le site, je passait de la section tranquille (où dormaient ci qui avaient bu toute la journée), la section party (qui se déplaçait d'heure en heure de la tranquille vers la suivante) et la section des nouveaux arrivants qui montaient leur tente dans le noir en buvant leur premières bières. J'ai rencontré des dizaines de personnes au hasard de ma longue promenade. De loin un des moment les plus appréciables de mon voyage. Dix mille personnes qui font la fête sur une surface de 15 terrains de football, il faut le vivre pour le croisre. Je n'avais pas prévu aller à cet événement et je suis content de m'être laissé convaincre même si ça m'a coûté une beurée.
Nous n'avons passé qu'une journée, (le samedi) au festival comme tel. Le prix des billets et notre manque d'intéret pour les groupes qui y jouaient nous a convaincu de partir avant la fin. En plus, tout sur le site est cher; par exemple: une bière coûte 9$ US.
Nous prîmes donc le chemin de la côte Ouest le dimanche matin et il était temps, car je commençais déjà à être tanné de ma camarade de voyage. Elle était pourtant bien sympa, mais moi, après quelques jours avec la même personne, si je n'ai pas un peu de solitude, je me tanne. Bref, nous avons pris le traversier de Anacortes, WA à Sydney, BC lundi matin et je l'ai déposée à Nanaimo. J'ai repris la route seul en direction de Tofino.
Je peux enfin prendre quelques jours de repos. Je dors, je marche sur la plage, je bois une petite bière par-ci par-là, je cuisine et j'écris. Ça fait un mois que j'ai arrêté de travailler et je sens que ce sont mes premières journées de repos. J'ai trouvé un havre de paix et j'en profite bien. Encore quelques jours de ce repos salvateur et je me trouve une activité payante ou qui ne coûte rien.
La plage est venteuse et parfois froide, mais les paysages sont somptueux. C'est de toute beauté voir ça.
mercredi 8 avril 2009
Arrêter la cloppe (suite)
mercredi 18 mars 2009
Arrêter la clope avant qu'elle n'arrête ma vie.*
Bref, j'ai enfin arrêté de fumer, pour de bon cette fois, avec l'aide du livre d'Allen Carr, The Easyway to stop smoking. J'ai mis deux mois pour le lire mais le résultat est le même. Ce que seize ans (c'est ça, la moitié de ma vie à fumer) de publicités gouvernementales et d'invectives de mes proches et moins proches n'ont pas réussit à faire, Carr le fait en deux cents pages: il m'a écoeuré de la cigarette. Sa méthode répétitive a un effet hypnotique incontestable. J'ai passé quelques fins de soirées (maman, y-a-t-il un 's' à soirée?) à aller en griller une en cherchant des contre-exemples (maman, y-a-t-il un 's' à contre?) aux arguments de Carr. Il n'a pas la vérité infuse, il n'a pas raison tout le temps, il n'a pas les meilleurs exemples mais il dit juste à chaque fois qu'il répète que le fumeur ne tire aucun, aucun, aucun avantage de la cigarette. Si vous ne réussissez pas à arrêter, lisez le livre.
J'étais sceptique (yé vraiment vendeur de char dans sa préface), mais je suis non fumeur depuis dimanche et je suis convaincu que je ne fumerai plus la cigarette.
*Tiré d'une chanson de Renaud.
dimanche 22 février 2009
Petites nouvelles
La fin de la saison approche à grands pas, ce qui m'a lancé dans de longues réflections sur les saisons à venir, celles du printemps et de l'été. Soucieux de mon avenir rapproché et opportuniste comme toujours, j'ai déjà trouvé mon emploi d'été. Je serai à la réception de l'auberge de jeunesse à laquelle j'ai passé quelques semaines à mon arrivée en Alberta. Au programme: ménage, lavage, pliage et service à la clientèle. J'ai débuté il y a quelques semaines et il est déjà question de m'offrir autre chose pour l'été. Mes qualités porfessionnelles ne cesseront jamais de changer mes plans. Un contact de Montréal m'a même parlé d'un projet plus costaud dans l'Ouest. Je vous expliquerai quand ça prendra forme... si jamais ça prend forme.
Sinon, la montagne, où je travaille encore quelques jours par semaine, fermera ses portes pour laisser la place aux ours le 26 avril. Il est donc plus que probable que vous me voyiez errer dans les rues et les ruelles de la belle et grande ville de Montréal avant la fin du mois prochain. Contents? Moi oui. J'ai hâte de manger une tonkinoise au Café Saigon avec Villemain, un morceau de fromage qui n'est pas orange avec mon Grand Père et un shish taouk full ail au Carrefour Angrignon avec David.
lundi 26 janvier 2009
Le passage de l'infirmier
Je pense qu'Oli comprend maintenant pourquoi l'être songeur et contemplatif que je suis se laisse charmer par ces panoramas montagneux couverts de cet air frais venu des glaciers.
D'la BELLE visite. Merci Oli