Faut dire que la veille, j'ai enduré le supplice pendant deux heures avant de retourner au comptoir de location pour échanger la planche du diable pour une bonne vieille paire de skis. Je n'étais pourtant pas si pourri, mais l'idée de tomber une troisième fois (de tout mon poids) sur l'os qui coupe le souffle m'effrayait tellement que je me suis contenté rétablir mon amour propre en dévalant les pentes sur deux skis. J'approfondirai mon apprentissage de la planche une autre fois. Yes I can.
Il manque cruellement de neige ici en ce moment. Par contre, les quelques pistes ouvertes sont belles et larges. Je suis un peu déçu de la dénivellation, je pensais que le domaine skiable serait plus long que ça. C'est vrai que pour l'instant, seule la partie inférieure des pistes est ouverte, mais, tout de même, dans mes rêves, je skiais pendant au moins dix minutes avant de me rasseoir dans le remonte-pente. Ben non. Deux ou trois minutes pour une demie montagne. Coudonc, chu-tu à St-Sauveur? J'ai hâte que le haut de la montagne soit ouvert, le gros bol de la partie de droite est très attirant. Non maman, je n'irai pas en snowboard; quoiqu'avec un peu de pratique et un casque, j'y arriverai peut-être... au mois d'avril.
Mon pote Matt, qui travaille comme lifty (préposé au remonte-pente), a passé la journée avec moi. Vous connaissez Matt, c'est le Hollandais qui marche sur la glace. Et bien, imaginez-vous donc qu'on descend à peu près à la même vitesse, ce qui en fait un partenaire de ski idéal. Il est en planche, donc c'est lui qui m'a donné ma première leçon. Je l'ai rebaptisé le Flying Dutchman, en hommage au bateau du même nom. La présence de notre duo du tonnerre sur les pentes presque désertes m'a rappelé une soirée de ski intense, il y a quelques années, à St-Côme, avec mon ami Séguin. Seuls sur les pistes, nous coursâmes ce soir là à bride-que-veux-tu, comme les chevaux du derby du Kentucky. Une dont-je-me-souviendrai soirée mon Seguin. Ne t'en fais pas, Matt est beaucoup moins rapide que toi.
Le paysage entourant la montagne est époustouflant. Vous vous en doutiez? Je le savais. La neige ne recouvre pas encore toutes les parties rocheuses des montagnes environnantes, ce qui fait qu'elles ressemblent à un gâteau au chocolat couvert crème fouettée ou à des sundaes géants aux Oréos. Quand je serai sérieux et conscéquent, je prendrai une photo pour vous. En attendant, fermez les yeux et imaginez-les. C'est beau hein? Presqu'aussi beau que le Massif, dont les pistes semblent se jeter directement dans le fleuve St-Laurent. Bref, un BEAU paysage.
Je vous laisse avec une autre photo (qui n'est pas de moi): celle du levé du soleil de lundi dernier, gracieuseté de Dame Nature. La photo a été prise sur la terrasse du bar de la station de ski. Ben non, j'étais pas assis au bar à huit heures du matin! J'ai tout de même assisté, ce jour là, à l'ascension matinale de l'astre solaire, précédée par la grande toge rougeâtre du dieu qui sans cesse se consume.
Santa croce! Quel spectacle!

Levé de soleil sur les rocheuses
Photo: E. Filliter pour Marmot Bassin