Au menu ce matin là: petit déjeuner, vaisselle et ménage. Alors que deux membres de notre tribu d'un soir ont dû nous quitter pour se rendre en ville faire des choses qui les regardent, nous nous sommes dirigés vers le glacier le plus proche, au mont Edith Cavell. Mais qui est Edith Cavell? 10 points pour ceux qui ont répondu: une martyre anglaise de la 1ère guerre mondiale, 15 points pour ceux qui ont ajouté qu'elle était infirmière et, finalement, 20 points peur ceux qui ont précisé qu'elle avait été éxécutée par les Allemands le 12 octobre 1915.
Ce petit glacier, né d'une mini ère glacière qui aurait eu lieu il y a 400 ans (si je me souviens bien de ce que disaient les écriteaux consultés le long du sentier), termine tranquillement ses jours en s'émiettant dans la vallée qu'il occupait jadis (la fonte s'est évidemment accélérée au cours des 100 dernières années).
La partie supérieure du glacier, coincée entre deux pics rocheux, échappe des morceaux de glace dont certains atteignent la taille d'un gros véhicule. L'autre partie, au sol, est bordée par un lac d'écoulement. Elle se défait, comme la banquise dans le grand nord, un iceberg à la fois.
Nous avons marché jusqu'à cette partie du glacier, en traversant le petit lac qui le baigne. Soucieux de notre sécurité, je craignais de m'approcher du lac, sachant que nul lac n'est sécuritaire avant noël (et encore) mais Mat, mon pote Hollandais, contre mon avis d'expert (non mais, c'est qui le nordique de la gang? les autraliens? I don't think so!), est allé se poster sur le lac pour me crier, en sautant à pieds joints sur la glace:"Come on Canadian boy!". Je l'ai donc suivi, pour prouver que je n'étais pas chicken, mais j'avais tout de même un peu la trouille. J'ai pu constater, à l'épaisseur de la glace, que l'hiver était bien installé, à environ 1500 m d'altitude et que tout ce que nous avions à craindre, c'était que le ciel nous tombe sur la tête, sous forme de glaçon bionique de plusieurs tonnes.
J'ai traversé une patie du lac, près de la rive, à petit pas, imaginant différentes techniques pour récupérer un Hollandais flottant. Je n'ai pas poussé l'audace jusqu'à pénétrer dans la grotte de glace que Mat est allé explorer, car il en est ressorti vivant. Fiou.
Vous devrez donc vous contenter d'une photo croche (la dernière ci-dessous), sur laquelle on peut appercevoir Mat et l'entrée de ladite grotte (à sa gauche). Notez au passage la tailles des glaçons bioniques.
Nous sommes redescendus,au creux de la vallée aux allures lunaire, qui est en train de devenir une forêt de connifères. Si le glacier ne repousse pas, après notre extinction.


Au fond, la partie inférieure du glacier.
Photo: N Thériault

Au fond, la partie inférieure du glacier.
Photo N Thériault

Admirez les strates, signes du temps qui passe.
Photo penchée: N Thériault